C'est l'heure pour moi, après avoir fini le visionnage intégral de cette série, d'en parler un peu.
Tout d'abord, chapeau bas, c'est une très grande série, et quand je dis grande série, je suis méchant. C'est une série formidable, en tous points, je n'arrive pas à trouver de raisons valables de ne pas la regarder ni l'apprécier à sa juste valeur, c'est à dire, en tant qu'une des meilleures séries télévisées des 20 dernières années.
Tout est là, tout ce qui est efficace, mais principalement, son casting, les acteurs secondaires sont juste hallucinants, c'est dingue quoi, on ressent souvent un profond dégoût ou une grande empathie à leur égard, tous ces gens, mêlés par diverses circonstances à ce chaos médiatique, à cette tragédie, c'est extrêmement bien ficelé et cela grace à un casting d'une excellence peu commune. Je garde le meilleur pour la fin en parlant du casting, car en effet, le duo Sarah Linden et Stephen Holder est d'une efficacité indéniable. Les quatre saisons développent parfaitement ces personnages, en tant qu'individus ou en tant que paire. Des tensions, des moments forts, cette équilibre entre les bons et mauvais côtés de nos deux protagonistes qui chavire sans cesse. Tout cela sert de la meilleure façon la série dramatique exceptionnelle qu'est The Killing (US), il ne reste plus qu'à s'asseoir et regarder le déroulement de l'affaire, et quel déroulement...
Tous ces personnages bien construits sont utiles à l'histoire, à cette enquête, et ça rend ce visionnage savoureux, plein de surprises, difficile à anticiper, un thriller de qualité. Les retournements de situations, les plot-twists, sont nombreux, et là où certaines séries ne savent pas en abuser, ici, c'est fait avec brio, ça nous prend aux tripes. On a envie de savoir le fin mot de l'histoire, puis des fois on n'a plus envie. Et c'est ce que, j'ai trouvé, reflète cette série. On peut être motivé, par la justice, par la vengeance, à vouloir savoir la vérité, et parfois, on ne sait plus trop, la réalité, celle de la bêtise et de la nature humaine, nous dégoûte. Et j'ai adoré ça, mais vraiment quoi.
Il est très rare que j'adore autant une série alors qu'elle me pousse à me remettre en question, à douter de mes jugements, à être en permanence mal à l'aise, inquiet de ce qui pourrait se passer. Bon dieu que c'est malsain parfois, mais c'est la réalité des choses, cette partie sombre en chacun, qui fait durer l'enquête, qui en rajoute au suspens, sans cesse. J'étais limite parfois essoufflé et j'avais besoin d'une pause entre les épisodes. C'est ça que je recherche dans une série, me sentir impliqué, immergé dans ce chaos, ressentir des tas d'émotions, c'est la force du cinéma et de certaines séries télé, et de bien trop peu d'entre elles malheureusement, et c'est pour cela que je recommande absolument cette série.
Mention spéciale à Joel Kinnaman, a.k.a. Stephen "1-900-Rockstar" Holder, un personnage attachant, très complexe, qui m'a beaucoup parlé.
Pour les épisodes, le premier épisode de la série est juste sublime, ça vaut le détour, très belle ouverture pour cette histoire. Le dernier de la saison 2 est également très puissant. Ainsi que la saison 4 entière elle même, qui apporte une conclusion on ne peut plus satisfaisante à cette série.
Mon épisode préféré restera le dixième et avant-dernier, donc, de la saison 3, qui se termine sur un double épisode 11+12. Cet épisode 10, intitulé "6 Minutes", est une claque, un des rares épisodes de série TV auquel j'attribuerais un 10 sur 10, un épisode très particulier, irréprochable et profondément marquant, personnellement. C'est sûr, c'est un peu sale, mais ça m'a pris aux tripes, la conclusion m'a fait vomir tellement c'était fort et difficilement supportable. J'aimerais beaucoup être scénariste dans ce milieu et je dois tous mes respects à quiconque aura écrit celui-ci.
A vos écrans maintenant, merci Edra de m'avoir donné envie de m'y remettre, ça vallait le coup.